Construction d’un four à pain – Saint-Gilles (35)

Le projet a été initié par un habitant, utilisateur du jardin partagé de Saint Gilles.

L’entreprise Terroir Bati a été mandatée par la ville de Saint-Gilles pour la réalisation de ce projet. Avec comme prérogative le fait que le four devait être installé au niveau du jardin, le fait qu’il devait être dimensionné pour être utilisé de manière occasionnelle et qu’il devait être construit avec l’aide des jeunes de Saint-Gilles.

L’entreprise Terroir Bâti a décidé d’intégrer au projet le fait que les matériaux devaient être issus des ressources les plus proches du chantier et avec une mise en œuvre traditionnelle des fours à pains du secteur.

Le chantier a débuté mi-juin 2023 avec la construction de la base du four. Pour cela les pierres de l’ancien relais de poste ont été utilisées et maçonnées avec un mortier chaux/sable.

Cette tache a duré deux jours et a été réalisée avec l’aide des utilisateurs du jardin intergénérationnel, le tout dans la bonne humeur puisqu’un barbecue partagé a été spontanément proposé par un bénévole !

La seconde étape a consisté à réaliser la voûte du four. Nicolas DOBAIRE artisan maçon a réalisé l’ouvrage sans coffrage ! Les 750 briques ont été collées au mortier de terre.

Les enfants ont pu s’essayer un par un à la pose sous l’oeil expert de Mr DOBAIRE.

Les autres enfants du groupe s’occupaient de la pose des 40 adobes (briques de terre crue) issues du centre TERRE – Emmaüs de Chevaigné. La chaleur durant cette période a rendu le travail parfois difficile mais les petites batailles d’eau ont permis de faire descendre la température.

La deuxième équipe de jeune a travaillé en début de semaine sur la pose des dernières briques de terre et surtout le recouvrement de la voûte avec le mélange terre-paille. La bauge (mélange terre paille) a été préparée au tracteur par Jonathan agriculteur à Clayes. Il aura fallut presque 2,5 m 3 pour finaliser l’ouvrage.

En fin de semaine, accompagnée par l’entreprise de couverture BERDAT de Saint Gilles, , les enfants ont posé les ardoises. Elles ont été scellées au mortier de terre et fixées à l’aide de clous ; les batailles de terre entre enfants et grands enfants ont participé à la bonne ambiance du chantier.

Enfin la porte en fonte du four a été coulée dans la fonderie artisanale RENOUARD à Héric.

Réfection d’un pan de bois

Le décroutage de l’enduit ciment extérieur (grillagé bien sûr) a permis de découvrir l’ossature d’un pan de bois très remanié. Après un renforcement de la charpente, et un rajout d’isolant (laine de bois), le torchis (terre-paille) a été reconstitué sur un lattis de châtaignier. L’enduit est à la chaux naturelle avec un peu de terre pour la couleur.

Après
Pendant
Avant

Analyser avant d’isoler !!

L’isolation thermique des parois d’une bâtisse ancienne est devenue une démarche systématique lors d’un projet de réhabilitation. L’étude thermique, le choix de l’isolant et sa mise en oeuvre, sont désormais régulièrement pris en compte, mais le bâti ancien nécessite une analyse préalable indispensable avant la mise en oeuvre d’une isolation judicieuse, durable et cohérente.

L’analyse d’un bâtiment consiste en un minutieux travail d’observation de chaque décimètre carré des parois, intérieures et extérieures.

L’ observation est associée au questionnement permanent.

Où est implanté le bâtiment ? 

Les constructions anciennes ayant régulièrement suivi les pentes de terrain, peuvent comporter des murs semi-enterrés, à travers lesquels des transferts importants d’humidité peuvent nuire à un matériau isolant rapporté en intérieur. Les pentes de terrain extérieurs peuvent favoriser l’accumulation d’eaux de ruissellements en pied de mur. La présence de source d’eau souterraine peut à la fois accentuer les remontées d’eau par capillarité et provoquer des fissures dans la maçonnerie, altérant l’étanchéité à l’air du mur.

Quels matériaux sont mis en œuvre dans l’élévation du mur ?

Dans un mur en pans de bois, les joints entre les pièces de bois et le remplissage doivent être appréhendés pour éviter les infiltrations d’eau et passages d’air, néfastes à la construction mais aussi aux matériaux accolés en intérieur. 

Un vieux mur de moellons gélifs, décrouté de son ancien enduit devient vulnérable aux infiltrations d’eau. Ce type de mur peut s’imbiber fortement d’eau de pluie qui s’abat sur les façades exposées et va mettre plusieurs années à sécher. Il est alors bien risqué d’y appliquer une laine de bois ou même un enduit terre-paille, sans risquer d’y voir se développer des moisissures, pourrissements ou autres champignons. L’analyse des maçonneries devient alors un acte sanitaire mais également thermique, car un matériau humide est fortement conducteur de calories.

L’observation du bâti fait régulièrement apparaître les manquements des occupants ou gestionnaires, en terme d’entretien du bâti. Il n’est pourtant pas besoin d’être un spécialiste pour repérer les trous de souris dans les joints à la chaux des soubassements en pierre ; ou encore, des défauts de gouttières (bouchées ou mal raccordées). Un jointoiement défectueux d’une maçonnerie qui devient donc moins étanche à l’air, peut engendrer des déperditions importantes de chaleur. L’entretien des jointoiements ou des enduits à la chaux participe à la durabilité du bâtiment, mais aide alors aussi à la performance thermique du bâti, en évitant les passages d’air. En intérieur, une vigilance sera apportée à l’état des emboûts de poutre ancrées dans les maçonneries et aux assemblages de charpente, avant que ceux-ci ne soient en partie masqués par l’épaisseur d’isolation.

Côté mise en œuvre de l’isolation des murs anciens, il faut garder en tête l’absence de coupure de capillarité et suivant les lieux, des transferts plus ou moins importants d’humidité en pied de mur.

Suivant les ambiances recherchées en intérieur, certains maitres d’ouvrage opteront pour une isolation par la pose d’une laine de bois, l’insuflation ou la projection d’une ouate de cellulose. La précaution voudra d’utiliser un isolant moins sensible à l’humidité en pied de mur avec, par exemple, la mise en œuvre de panneaux ou de billes de liège pour le soubassement. 

D’autres choisiront un enduit isolant, type terre-paille ou chaux-chanvre, derrière lequel les maçons auront appliquer un gobetis de chaux pouzzolanique en soubassement pour limiter les effets des remontées capillaires (moisissures ou efflorescences de salpêtres…).

Une fois les corrections apportées pour éviter les excès d’humidité, et les courants d’air, la difficulté est alors d’évaluer le temps nécessaire à un mur ancien, pour retrouver son équilibre hydrique avant de lui appliquer une isolation même perspirante. Cela peut se compter en mois et parfois en années.

Dans la planification du projet, l’état des lieux devient une urgence afin d’opérer au plus vite aux premières démarches qui permettront d’assainir le bâtiment, en prenant en compte les caractéristiques techniques et architecturale du bâti existant.

En façade, une maçonnerie de moellons «gelifs» prévu pour être enduits. En intérieur, l’eau s’infiltrant par les micro-fissures des moellons gagne la poutraison récemment remplacée.
Une gouttière mal raccordée en extérieur a provoqué des infiltrations dans la maçonnerie de la cave de cette maison, jusqu’à voir se développer des champignons. Suite à l’analyse du bâti réalisée avant les travaux, l’isolation du plancher est reportée, après le séchage du mur.
Le passage d’une caméra thermique peut-être très révélateur de déperditions de chaleur pour les maçonneries de moellons dégarnies de leurs joints par les intempéries et les galeries de rongeurs.


Dans cet exemple, l’isolation du mur est réalisé en laine de bois avec un soubassment en liège. Le parement intérieur sera en lame de bois de peuplier.